Ce lieu à nous, c’est au départ une rencontre entre littérature,
danse et vidéo mapping.
Voici quelques extraits de nos recherches: https://vimeo.com/celieuanous
Le point de départ est une réflexion autour de la notion d’espace et de pouvoir.
Comment s’autorise-t-on à être … , tout simplement.
Extrait de Virginia Woolf, Un lieu à soi, 1929
Traduit de l’anglais par Marie Darrieussecq, 2017
Traduit de l’anglais par Marie Darrieussecq, 2017
…qui prendra la mesure de la chaleur et de la violence d’un cœur de poète quand il est pris au piège d’un corps de femme? (…)
Ce que je crois, c’est que cette poétesse qui n’a jamais écrit un mot et qui est enterrée à un carrefour, vit encore. Elle vit en vous et en moi, et en beaucoup d’autres femmes qui ne sont pas ici ce soir car elles font la vaisselle et mettent les enfants au lit. Mais elle vit; car les grands poètes ne meurent pas; ils sont des présences continues; ils n’ont besoin que de l’occasion de marcher parmi nous en chair et en os. Cette occasion, à ce que je pense, il est désormais en votre pouvoir de la lui donner. Car ce que je crois, c’est que si nous vivons encore disons un siècle (…) et si nous possédons cinq cents livres de rente et un lieu à nous; si nous avons l’habitude de la liberté et le courage d’écrire exactement ce que nous pensons; si nous nous échappons un peu de la pièce commune et voyons les êtres humains non plus toujours en relation les uns aux autres, mais en relation avec la réalité; et le ciel aussi, et les arbres et les choses en elles-mêmes; (…)l’occasion viendra et la poétesse morte qui était la sœur de Shakespeare revêtira ce corps si souvent tombé. (…) elle naîtra.
Ce que je crois, c’est que cette poétesse qui n’a jamais écrit un mot et qui est enterrée à un carrefour, vit encore. Elle vit en vous et en moi, et en beaucoup d’autres femmes qui ne sont pas ici ce soir car elles font la vaisselle et mettent les enfants au lit. Mais elle vit; car les grands poètes ne meurent pas; ils sont des présences continues; ils n’ont besoin que de l’occasion de marcher parmi nous en chair et en os. Cette occasion, à ce que je pense, il est désormais en votre pouvoir de la lui donner. Car ce que je crois, c’est que si nous vivons encore disons un siècle (…) et si nous possédons cinq cents livres de rente et un lieu à nous; si nous avons l’habitude de la liberté et le courage d’écrire exactement ce que nous pensons; si nous nous échappons un peu de la pièce commune et voyons les êtres humains non plus toujours en relation les uns aux autres, mais en relation avec la réalité; et le ciel aussi, et les arbres et les choses en elles-mêmes; (…)l’occasion viendra et la poétesse morte qui était la sœur de Shakespeare revêtira ce corps si souvent tombé. (…) elle naîtra.